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Date

30 Nov 2022
Expiré!

Heure

19h30

LONNY – PAIN NOIR

LONNY

Sur le premier album de Lonny, il y a une chanson qui s’intitule « (Not so sad) Love Song ». Ce pourrait être le leitmotiv du disque, ourlé de ballades mélancoliques au folk atmosphérique, à la sincérité spontanée et à la pureté intemporelle. On songe à Joan Baez rencontrant Barbara, ou à Joni Mitchell croisant Patti Smith. Pas étonnant que Louise ait choisi le pseudonyme de Lonny pour faire vivre ses chansons : une façon de célébrer la solitude dont elle a besoin pour écrire, et une sorte d’hommage au « Loner » de Neil Young.
Car à seulement 28 ans, Louise-Lonny a déjà beaucoup bourlingué, sa guitare ou son violon sous le bras, en solo ou en trio sur des scènes pas uniquement hexagonales. Née à la montagne, grandie à Paris, c’est aussi au Québec qu’elle a développé ses talents de musicienne. Elle qui a étudié chant lyrique et violon alto dès son enfance, a toujours su qu’elle choisirait la musique pour s’exprimer. Après les partitions de Bach, la voilà qui reprend les Doors à 17 ans, longtemps avant d’enregistrer un EP de chansons en anglais, intitulé -clin d’œil à une question qu’on lui posait sans cesse- What kind of music do you play? Au retour d’une tournée au Québec en duo avec le chanteur Florent Bertonnier, alias Refuge, elle prend la décision d’écrire désormais en français. Avec, pour références littéraires, des artistes comme Yves Simon, Véronique Sanson ou Dominique A, et parmi ses livres de chevet, Les Nourritures terrestres d’André Gide.
Not so sad songs, donc. Plutôt un recueil d’impressions et d’émotions aussi intimes qu’universelles : les amours qui s’étiolent, le sentiment d’abandon, les affres de la solitude et des relations humaines, les épreuves de la vie. Dans une langue qui privilégie les sonorités au classicisme poétique, les images à la prosodie, comme une écriture automatique aux harmonies mouvantes. Le tout rassemblé sous le titre d’Ex-Voto, terme ambivalent, à la fois prière et remerciement. Comme elle dit : « La musique a une place assez mystique dans ma vie, mes chansons sont de petits ex-votos… »
Pour ce premier opus, Lonny a réalisé un rêve : enregistrer au Canada, la patrie de Leonard Cohen, de Beau Dommage et d’Arcade Fire. Sous la houlette de Jesse Mac Cormack, un artiste québecois d’art-folk découvert en concert, les onze chansons ont ainsi pris forme dans une maison de la banlieue de Montréal, entre l’été 2019 et l’hiver 2020. Cordes et cuivres ont été complétés à Paris, arrangés par le compositeur et multi-instrumentiste Olivier Marguerit.
L’album s’ouvre avec « Incandescente », une ode à la résilience qui célèbre « la petite lumière » qui continue de briller en chacun de nous malgré les épreuves. « Comme la fin du monde » évoque la difficulté de conserver parfois sa liberté et son identité dans certains rapports affectifs. « Avril exil », (« écrite le jour de l’incendie de Notre Dame »), illustre l’isolement ressenti après une rupture amoureuse, « Éteins la mer » s’interroge sur l’héritage familial féminin, souvent interprété comme une inexorable tradition de souffrance. Suivent « Mid-Summer » et « Black Hole » celle-ci en anglais-, paraboles sur la renaissance (Lonny est née un 31 juillet, moitié de l’été) et la survivance têtue des souvenirs des amours perdues. « La maison des filles », chanson de deuil et d’espérance, fait revivre les fantômes des êtres chers disparus, illustrée par un magnifique clip vidéo entre ombres et lumières.
Enfin, « (Not so sad) Love Song » en duo avec Refuge, « Le Goût de l’orge », hymne à l’Irlande, « Le Sable normand », instantané d’un moment privilégié et « Allez chagrin » closent un album aux frissons aquatiques, à la fluidité marine, comme les flux et reflux des vagues sur la grève. « Quand j’étais petite, avoue Lonny, j’étais persuadée que les sirènes existaient « . La preuve

👀 https://www.youtube.com/watch?v=EoBRs2oGImA

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PAIN NOIR

Pain-Noir c’est deux mots tatoués sur des mains. Un village englouti. Une vie dans les
bois. Un continent nouveau. Des pierres retournées. Le point du jour. Une île où se
cacher. Le pas des chevaux. Des photos pâlies. Des animaux étranges. Des montagnes à
franchir. Le temps qui passe et des histoires d’avant.
Ce sont des chansons nées de tout cela.
Des chansons simples par une personne compliquée. Ou l’inverse.
Sans rien renier de ses amours anciennes – les grands espaces, les hérauts folk, la poésie
cabossée et la ferveur qui se frotte à une certaine forme d’intimité – Pain-Noir créé un
espace musical d’aujourd’hui qui est lui est propre et ou chacun est le bienvenu.